Goma : insécurité et violences sexuelles en hausse, la population sous le choc

Goma et le territoire de Nyiragongo sont plongés dans une spirale d’insécurité grandissante depuis l’invasion de la ville par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, selon plusieurs rapports des Nations unies. La situation devient de plus en plus préoccupante, marquée par des attaques répétées et des violations graves des droits humains.
Les incursions de groupes armés se sont intensifiées ces derniers jours. Le village de Turunga, en territoire de Nyiragongo, a récemment été le théâtre d’exactions brutales : des viols sur des femmes et des mineures ont été signalés, en plus de nombreux vols perpétrés contre les habitants.
Dans la nuit du lundi à ce dimanche 11 février 2025, des attaques ont été rapportées dans plusieurs localités périphériques de Goma, notamment Espagne, Ave Maria et Bunyunzu. Des assaillants armés ont investi ces quartiers, pénétrant de maison en maison et dépouillant les habitants de leurs téléphones et de leur argent.
"Ils ont commencé autour de minuit jusqu'au petit matin. Ils entraient porte après porte sans être inquiétés. Tout ce qu'ils nous demandaient, c'était l'argent et les téléphones, affirmant qu'ils n’avaient nulle part où emporter les autres biens. Certains étaient en tenue militaire et armés", a raconté une victime de cette nouvelle vague de violence.
Face à cette insécurité grandissante, la colère de la population ne cesse de monter. Un des assaillants capturés par des habitants furieux a été brûlé vif en représailles. Ce cas n’est pas isolé : au cours de la semaine précédente, plusieurs incidents similaires ont été recensés, notamment dans divers quartiers de Goma et de Nyiragongo.
Le lundi précédent, un jeune homme d’une vingtaine d’années a été abattu par des inconnus dans le quartier Majengo, ajoutant à la psychose ambiante.
L'identification des auteurs de ces actes reste un défi. Plusieurs hypothèses circulent : certains pointent du doigt les évadés de la prison de Munzenze lors de la chute de Goma aux mains du M23, tandis que d’autres évoquent la présence de militaires en déroute, de combattants Wazalendo, de civils armés ou encore d’éléments incontrôlés du M23.
Malgré les engagements du M23 en matière de sécurité, la réalité sur le terrain est tout autre. La population, déjà marquée par les violences et les affrontements, continue de vivre dans la peur permanente.
Cette situation alarmante nécessite une intervention urgente des autorités congolaises et de la communauté internationale afin de protéger les civils, en particulier les femmes et les jeunes filles, et de ramener un semblant de stabilité dans une région plongée dans l’incertitude.
DKM