RDC : vers une remise en cause de l'accord minier entre le Rwanda et l'UE, un pas vers la justice pour l'Est du Congo ?

Le Parlement européen examine ce jeudi un accord controversé entre l’Union européenne (UE) et le Rwanda sur l’exportation des minerais. Depuis deux ans, le député européen Marc Botenga plaide pour la suspension de cet accord, qu’il qualifie d’"accord de sang", en raison de son lien direct avec l’agression du Nord-Kivu et du Sud-Kivu par le Rwanda.
Sur son compte X (ex-Twitter), Marc Botenga dénonce le fait que cet accord facilite le pillage des ressources naturelles congolaises par Kigali. Selon lui, les minerais exportés par le Rwanda pourraient provenir du Congo, renforçant ainsi l’instabilité et les violences qui ravagent la région. Il insiste sur la nécessité d'interdire l’importation de ces minerais dans l’UE pour ne pas encourager cette exploitation illégale.
Une guerre économique qui aggrave les violences contre les femmes
Au-delà des aspects économiques et diplomatiques, cette situation a des conséquences dramatiques pour les populations civiles, en particulier les femmes et les filles du Nord-Kivu. L’exploitation illicite des minerais alimente des groupes armés, dont les exactions incluent les violences sexuelles systématiques utilisées comme armes de guerre. De nombreuses femmes sont victimes de viols collectifs, d’esclavage sexuel et de mutilations, des crimes souvent perpétrés dans des zones riches en minerais convoités sur le marché international.
Face à cette tragédie, plusieurs organisations de défense des droits humains et des leaders d’opinion congolais exhortent l’UE à prendre ses responsabilités en mettant fin à toute collaboration économique qui finance indirectement ces crimes.
Une coopération militaire également en question
Outre la suspension de l’accord minier, Marc Botenga et son groupe parlementaire demandent également l’arrêt de la coopération militaire entre l’UE et le Rwanda. Il juge inacceptable que l’Europe soutienne l’armée rwandaise, alors que celle-ci est accusée d’envahir et d’occuper une partie du territoire congolais. Cette question est également soumise au vote du Parlement européen ce jeudi.
Cette initiative pourrait marquer un tournant décisif dans la lutte contre le pillage des ressources congolaises et la reconnaissance des souffrances des populations civiles, en particulier celles des femmes et des filles, premières victimes du conflit qui ensanglante l’Est de la RDC.
DKM