Quelle est la place des femmes dans la société française actuelle ?

Quelle est la place des femmes dans la société française actuelle ?
Photo : Samuel ABIBA 2022
1. Les femmes dans la vie politique
a. La lente conquête des droits politiques
C’est seulement au milieu du 20e siècle que les Françaises ont conquis leurs droits politiques, souvent bien après leurs voisines européennes ! Les années de manifestations et de luttes ont abouti d’abord à ce que trois femmes entrent dans un gouvernement (celui de Léon Blum en 1936) au rang de sous-secrétaires d’État, puis à ce que le droit de vote soit reconnu aux femmes (1944). L’ordonnance du 21 avril 1944 stipule que « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ». La première femme ministre est nommée en 1947, mais il faut attendre 1991 pour voir une femme Premier ministre en France.
b. La parité politique, mythe ou réalité ?
L’Assemblée nationale a voté en janvier 2000 une loi qui instaure la parité en politique, c’est-à-dire un nombre équivalent d’hommes et de femmes parmi les candidats dans les communes de plus de 3 500 habitants. La question de la parité en politique est très discutée : certaines femmes politiques sont opposées à l’instauration de quotas. Cette loi vise à permettre aux femmes, jusque-là sous-représentées (seulement 10,9 % de femmes à l’Assemblée nationale alors qu’elles représentent 53 % du corps électoral), un accès aux mandats politiques. La prochaine étape de cette lutte sera peut-être l’accession d’une femme, pour la première fois, à la présidence de la République.
2. Les femmes dans la vie active
a. Une égalité de droits
Le Code du travail interdit toute discrimination fondée sur le sexe lors de l’embauche ou concernant la rémunération. Avec la féminisation de la vie active (accroissement de l’importance et de l’influence des femmes), le respect du Code du travail est un véritable enjeu. 

D’ailleurs, dans certains secteurs professionnels, la féminisation existe : ainsi, dans l’enseignement, les femmes représentent 66% du corps enseignant, dans les professions médicales également, ainsi que dans la magistrature : en quelques années, le corps de la magistrature s'est largement féminisé, la proportion de femmes magistrats passant de 28,5 % en 1982 à 50,5 % en 2001

b. Une inégalité de faits
A poste égal, les femmes gagnent moins (différence de salaire moyenne de 27 %) que les hommes (exception faite du secteur public qui applique le Code du travail). Elles occupent moins souvent des postes à responsabilité ou de direction (à diplôme égal). Elles sont beaucoup plus touchées par le chômage : le taux de chômage en 2006 était de 8,1% pour les hommes contre 9,6% pour les femmes. Par ailleurs, les femmes sont beaucoup plus nombreuses à travailler à temps partiel, et le taux d'activité hommes/femmes est encore très inégal, avec 10 points de différence. Cependant, on constate que ces pourcentages tendent à se rejoindre, mais le militantisme féministe a encore de beaux jours devant lui.
L’essentiel

« La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme. » Cet extrait du Préambule de la Constitution de 1946 montre que l’égalité entre femmes et hommes est un principe républicain. Pourtant, à l’examen de la vie politique et sociale, on constate que cette égalité est loin d’être respectée. En effet, bien que l'égalité politique (notamment le droit de vote) entre les hommes et les femmes ait finalement été obtenu en 1944, et malgré la loi sur la parité de 2000, les femmes ont encore du mal à s'imposer dans la vie politique.

Quant au monde du travail, si dans la théorie les femmes ont les mêmes droits que les hommes, dans la pratique les inégalités sont encore visibles. Elles sont en moyenne moins payées et travaillent moins. Cependant, ces inégalités tendent à s'estomper.
Via my maxicours