Nord-Kivu : le taux de change, un défi pour les femmes exerçant des petits commerces à Goma

Nord-Kivu : le taux de change, un défi pour les femmes exerçant des petits commerces à Goma

Depuis plus de deux semaines après la prise de la ville de Goma, le taux de change instable reste une préoccupation majeure pour les commerçants, notamment les femmes qui exercent dans le petit commerce.

L’instabilité du taux de change, oscillant entre 2 400 FC et 2 700 FC pour un dollar américain, perturbe considérablement la balance commerciale locale. Les commerçantes du marché KI 30 par exemple, situé entre le quartier Majengo et le village Ngangi, rencontrent des difficultés dans leurs transactions quotidiennes. Elles témoignent de fréquentes disputes avec leurs clients, dues aux variations constantes du taux appliqué lors des achats en francs congolais.

« Depuis la prise de Goma par les nouveaux dirigeants, tout le monde change à sa façon et applique son propre taux. Par exemple, lorsque je vais à Birere acheter des tomates et des oignons, on me les vend à un taux élevé. Mais quand je reviens les revendre au marché, c’est un autre taux, ce qui nous cause des pertes énormes », explique une vendeuse du marché KI 30.

Un fardeau économique pour les ménages

Dans un contexte de crise, ces femmes, souvent seules à subvenir aux besoins de leurs familles, ressentent durement cette instabilité financière. Avec la fermeture de nombreuses entreprises et organisations, plusieurs maris se retrouvent sans emploi, augmentant la pression économique sur ces commerçantes.

« Depuis que notre ville a de nouveaux dirigeants, c'est nous, les femmes, qui assumons les charges familiales. Nos maris ne travaillent plus car leurs organisations ont fermé. Nous demandons aux autorités locales et au gouvernement congolais de trouver une solution palliative et pacifique pour que la situation revienne à la normale », plaide une autre commerçante.

Face à ces difficultés grandissantes, les commerçantes de Goma lancent un appel urgent aux autorités locales et au gouvernement congolais afin de mettre en place des mesures économiques stables et de restaurer un climat commercial favorable. Elles espèrent des solutions rapides pour limiter leurs pertes et assurer la survie de leurs familles dans cette période d’incertitude.

Darlene RUSHAGO