Les États-Unis sanctionnent deux figures clés du conflit dans l’Est de la RDC

Les États-Unis ont annoncé ce jeudi des sanctions contre le général rwandais à la retraite James Kabarebe et Laurence Kanyuka, porte-parole de la rébellion du M23. Tous deux sont désormais inscrits sur la liste noire du Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) en raison de leur implication dans les violences qui secouent l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Bradley T. Smith, sous-secrétaire par intérim du Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, a affirmé que cette mesure visait à tenir pour responsables « les dirigeants clés comme Kabarebe et Kanyuka, qui facilitent les activités déstabilisatrices des Forces de défense rwandaises (RDF) et du M23 dans l’est de la RDC ». Il a également réitéré l’engagement des États-Unis à rechercher une solution pacifique à cette crise.
Cette annonce intervient au lendemain d’une intervention remarquée de Thérèse Wagner, ministre congolaise des Affaires étrangères, devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Dans son plaidoyer, elle a exigé des sanctions contre le gouvernement rwandais et les officiers impliqués dans l’instabilité en RDC.
« Le Conseil de sécurité doit imposer des sanctions ciblées, notamment des gels d’avoirs et des interdictions de voyager, à l’encontre de la structure de commandement des forces de défense rwandaises et des décideurs politiques responsables de cette agression », avait-elle martelé.
Les États-Unis ont rapidement répondu à cet appel en prenant ces premières sanctions.
La figure de James Kabarebe est depuis longtemps associée aux opérations militaires menées dans l’est du Congo. En juin 2023, un rapport du Groupe d’experts des Nations unies avait révélé son rôle central dans la planification et la coordination des attaques du M23 au Nord-Kivu. Le document s’appuyait sur des témoignages d’agents de renseignement, d’un officier rwandais, de chercheurs et de services de renseignement étrangers.
Ce rapport citait également d’autres hauts gradés rwandais ayant participé à ces opérations, parmi lesquels le général Jean Bosco Kazura, le général de corps d'armée Mubarakh Muganga et plusieurs autres officiers.
Un signal fort dans le dossier congolais
Ces sanctions marquent une nouvelle escalade dans la pression internationale sur le Rwanda, accusé d’entretenir l’instabilité dans l’est de la RDC. Alors que les tensions persistent sur le terrain, cette décision des États-Unis pourrait être le prélude à d’autres mesures prises par la communauté internationale pour tenter de mettre un terme à ce conflit.
DKM