Débat autour de l’article 217 : Félix Tshisekedi divise l’opinion à Lubumbashi

Débat autour de l’article 217 : Félix Tshisekedi divise l’opinion à Lubumbashi

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a suscité une vive controverse lors de son meeting tenu à Lubumbashi ce samedi. Déclarant son opposition ferme à toute révision ou modification de la Constitution qui ne respecterait pas ses principes, il a particulièrement ciblé l’article 217, qu’il accuse de compromettre la souveraineté nationale.

« Personne ne changera mon avis sur la révision ou le changement de la Constitution. L’article 217 consacre la vente de la souveraineté de la RDC à certains États africains », a-t-il affirmé, tout en pointant du doigt des « complices internes », dont certains leaders politiques ayant échoué aux élections ou s’étant tenus à l’écart des scrutins.

Le chef de l’État a également exprimé des inquiétudes face aux positions des leaders religieux catholiques, qu’il juge préoccupantes dans ce contexte de crise. « Le pays est en danger, un danger venu de l’extérieur avec la complicité interne », a-t-il martelé.

Les opposants montent au créneau

Ces déclarations ont rapidement déclenché une série de réactions de l’opposition, dénonçant ce qu’ils considèrent comme des interprétations erronées et politiquement motivées.

Henri Diakiese, porte-parole du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, a fustigé les propos du président :

« Quel pays au monde nous a déjà exigé une portion de notre territoire sur la base de l’article 217 ? Pourquoi continuer à faire avaler des histoires au peuple congolais ? Pourquoi n’a-t-il pas le courage de dire que, quoi qu’il arrive, c’est son dernier mandat ? »

De son côté, Martin Fayulu, président de l’ECiDé et candidat malheureux à la présidentielle de 2018, a qualifié les propos de Félix Tshisekedi de « grossièrement erronés ». Sur son compte Twitter, il a répliqué :

« L’article 217 de notre Constitution ne consacre en rien la vente de notre souveraineté. Son objectif est de promouvoir l’unité africaine, une idée reprise dans plusieurs Constitutions du continent. Félix Tshisekedi devrait relire le dernier alinéa de l’article 214, qui stipule que ‘nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n’est valable sans l’accord du peuple congolais, consulté par voie de référendum’. »

Martin Fayulu a conclu son intervention en soulignant l’urgence des véritables priorités nationales : « Ce qui prime aujourd’hui, c’est la préservation de l’intégrité territoriale et l’amélioration des conditions de vie de la population. »

Un débat qui s’enflamme

Ces échanges, symptomatiques d’un climat politique tendu à l’approche des prochaines élections, reflètent des divergences profondes entre le président Tshisekedi et ses opposants. Alors que certains y voient une tentative d’accroître son contrôle politique, d’autres considèrent ses propos comme une expression légitime des défis liés à la souveraineté nationale.

Le débat autour de l’article 217 risque de se poursuivre, tant au sein de la classe politique que dans l’opinion publique congolaise, à mesure que le pays en dépit de la situation sécuritaire dans sa partie Est reste dans des turbulences sécuritaires, la question de la revision constitutionnelle est le nouvel element déclencheur des soulèvements populaires.

DKM