Guerre à l'Est de la RDC : la coupure des trafics sur l'axe Sake-Minova impacte les prix des produits vivriers à Goma

Guerre à l'Est de la RDC : la coupure des trafics sur l'axe Sake-Minova impacte les prix des produits vivriers à Goma
Ph: Samuel ABIBA | Radio GO FM/ des femmes vendeuses dans le marché kituku

La ville de Goma enregistre une flambée des prix de plusieurs denrées alimentaires depuis qu'elle est asphyxiée par la guerre que mènent les FARDC soutenus par des groupes wazalendo contre la rébellion du M23 dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.

La situation est devenue encore plus inquiétante depuis l'intensification des affrontements sur la route nationale numéro deux, axe Sake-Minova, ou la ville se ravitaille en plusieurs produits vivriers de première nécessité, dont les bananes, certains tubercules et des légumes.

Depuis les deux derniers mois, certains prix ont doublé voir triple. C'est par exemple le régime des bananes dont le prix sur le marché de Goma est passé de 30 000Fc à 40 000Fc voir 50000fc à côté d'un tas de feuilles de manioc (sombe) qui se vendait à 1 000fc se négocie actuellement à 4 000fc. 

Une hausse vertigineuse des prix que certains vendeurs qui se ravitaillent dans cette partie du territoire de Kalehe au Sud-Kivu que nous avons contacté au marché Virunga ce mardi 20 février justifie par la fermeture des trafics sur la route Goma-Minova, coupée par les affrontements en cours contre le M23.

Pour se ravitailler ces vendeurs affirment qu'ils empruntent actuellement la voie lacustre pour se faciliter les transports de ces denrées pour enfin intervenir contre la faim qui affecte la ville de Goma avec ses plus de deux millions d'habitants et comprenant la communauté des déplacés de la guerre impactant sur les données démographiques de cette ville.

" Nous souffrons ce dernier temps suite à la fermeture de la route et de nombreuses d'entre nous ne sont pas habituées au voyage lacustre. Même les cultivateurs ne nous fournissent plus des marchandises craignant les dangers sur le lac Kivu ", explique cette femme.

Nombreuse d'entre elles redoutent de tomber en faillite suite à cette hausse des prix et à la rareté de ces produits, surtout qu'elles soulignent travailler avec des petits capitaux.

" Les légumes et autres denrée que nous achetions au niveau de Minova, on nous les amènent actuellement au marché de Kituku et aux environs de Goma à un prix très élevé. Beaucoup d'entre nous courent des risques de tomber en faillite et même d' autres ne fonctionnent plus par manque des moyens ", poursuit-elle.

Elles demandent par ailleurs aux autorités congolaises le rétablissement de la paix dans les zones pour que toutes les activités socio-économiques reprennent leur cour normale.