Crise dans l'Est de la RDC : le Conseil de Sécurité de l’ONU somme le Rwanda de retirer ses troupes
Pour la première fois, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution dénonçant explicitement le soutien du Rwanda au mouvement rebelle du M23 en République démocratique du Congo (RDC). Le texte, voté à l’unanimité le vendredi 21 février, exige le retrait immédiat des forces rwandaises des territoires congolais.
Ce vote marque un tournant dans la reconnaissance internationale du rôle de Kigali dans l’instabilité persistante au Nord-Kivu et au Sud-Kivu. « Le Conseil de sécurité condamne fermement l’offensive et l’avancée en cours du M23 avec le soutien des forces de défense rwandaises », stipule la résolution, soulignant la responsabilité directe du régime rwandais dans cette crise sécuritaire.
Face à cette prise de position, la RDC, qui dénonce depuis des années l’ingérence du Rwanda, a exprimé un soulagement mêlé de frustration. Zénon Mukongoy, représentant congolais à l’ONU, a rappelé que cette résolution aurait dû intervenir bien plus tôt :
« Ce que vous venez de faire aujourd’hui, c’est ce que nous étions en droit d’attendre de votre Conseil depuis le 26 janvier dernier (…) La paralysie momentanée du Conseil a permis la poursuite de l’occupation illégale des territoires de la RDC par les forces de défense du Rwanda et leurs supplétifs AFC/M23. Chaque jour d’inaction compromet la paix et la sécurité régionale et internationale, renforce l’agresseur et sape la crédibilité des Nations unies. »
Si cette condamnation onusienne est un signal fort sur la scène diplomatique, son impact réel reste incertain. Kigali, qui a toujours nié son implication malgré des preuves accablantes de l’ONU et d’organisations indépendantes, pourrait défier cette injonction.
La RDC et ses alliés attendent désormais des actions concrètes : des sanctions ciblées contre les responsables rwandais impliqués et un soutien accru aux forces congolaises pour récupérer les territoires occupés.
Alors que la population congolaise continue de souffrir des exactions du M23 et des violences liées à cette guerre par procuration, l’application effective de cette résolution sera un test pour la crédibilité des Nations unies dans la gestion de ce conflit meurtrier.
DKM