Fermeture de cachots illégaux à Butembo : l'auditeur militaire cède à la pression populaire
Un vent de soulagement a soufflé sur la ville de Butembo, au Nord-Kivu ce lundi 9 septembre 2024, après l’annonce de la fermeture de quatre cachots clandestins. Ces lieux de détention étaient gérés illégalement par des services de renseignement militaire des FARDC, et étaient devenus synonymes de peur et d'abus pour de nombreux habitants.
Cette décision de l’auditeur militaire de la garnison de Butembo survient après des mois de plaintes et de dénonciations de la part des citoyens et d’organisations locales de défense des droits humains. Face à l’indignation grandissante, l'autorité militaire a finalement pris des mesures pour mettre fin à ces pratiques.
Parmi les organisations qui se sont réjouies de cette décision, le Réseau pour les Droits de l’Homme (REDHO) a tenu à exprimer son soutien. Muhindo Wasivinywa, coordonnateur de l’association, a fermement souligné l’importance de cette action :
« Nous saluons le courage dont a fait preuve l’auditeur militaire en ordonnant la fermeture de ces lieux de détention illégaux. Ces cachots étaient utilisés pour torturer et extorquer la population. La fermeture de ces espaces est une avancée notable pour les droits de l’homme à Butembo », a-t-il déclaré.
Selon des informations obtenues par Congorassure.cd, l’auditeur militaire a expliqué que cette décision s’inscrivait dans une volonté de répondre à la fois aux demandes de sa hiérarchie et aux doléances des habitants. Désormais, tous les détenus seront regroupés dans un seul centre, sous surveillance stricte des autorités militaires compétentes.
L'auditeur a également annoncé une campagne prochaine visant à identifier et neutraliser les militaires et agents opérant de manière illicite dans la ville. Ces éléments, qui se cachent derrière l'étiquette du renseignement militaire, ont souvent été accusés de violences et de violations des droits humains.
Cette fermeture des cachots illégaux à Butembo marque un tournant dans la lutte contre les abus militaires. Toutefois, de nombreux défis restent à relever pour rétablir une véritable justice et garantir que les responsables des exactions soient traduits en justice. Le chemin vers une paix durable et une meilleure sécurité pour les citoyens de Butembo est encore long, mais cette décision représente une étape essentielle.
DKM