Goma : colère des familles endeuillées après des malentendus sur les funérailles des victimes du naufrage du MV Merdi
La route Goma-Sake, à hauteur de la morgue de l’hôpital provincial du Nord-Kivu, a été bloquée ce mercredi 10 octobre dans la matinée par des familles en deuil. Ces dernières protestaient contre le refus des autorités hospitalières de leur remettre les corps de leurs proches décédés dans le récent naufrage sur le lac Kivu, afin de procéder à leur inhumation.
Ces familles, venues pour la plupart du territoire de Kalehe, avaient été informées par les autorités qu'elles pourraient récupérer les dépouilles de leurs proches à Goma le 09 octobre pour les enterrer. Cependant, à leur grande surprise, les responsables de l’hôpital provincial ont opposé un refus catégorique.
« Nous sommes venus ici à l’hôpital général pour réclamer les corps des victimes qui ont péri dans le bateau Merdi. Le gouvernement avait promis qu’il y aurait un enterrement aujourd’hui. Nous sommes du Sud-Kivu, plus précisément à Minova, et il y a eu une mauvaise communication de la part des autorités. Le directeur de l’hôpital nous a informés qu’il n’y aurait pas d’enterrement aujourd’hui. Nous sommes choqués. Nous voulons récupérer nos corps pour enterrer dignement nos proches, sans avoir besoin de leur accompagnement », a déclaré un homme ayant perdu sa femme lors de cette tragédie.
Face à la montée des tensions, le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, est intervenu sur place pour calmer la situation. Il a rassuré les familles endeuillées, affirmant que celles qui le souhaitaient pouvaient récupérer les corps de leurs proches et procéder à l'inhumation immédiatement. Pour les autres familles qui préfèrent l’assistance du gouvernement, les dispositions nécessaires seront prises dès le vendredi 11 octobre pour organiser le rapatriement et l'enterrement des corps. Il a précisé que 21 des 31 victimes se trouvant à la morgue sont originaires du Sud-Kivu.
La gestion de cette tragédie met en lumière une coordination défaillante entre les autorités locales et les familles des victimes, exacerbant la douleur des proches déjà éprouvés par la perte de leurs êtres chers.
Nic MUKOBELWA