Guerre du M23 : la situation du personnels de santé devient déplorable à Rutshuru
La situation sécuritaire dans les zones asphyxiées par la guerre entre les combattants du M23 et les Forces Armées de la RDC en province du Nord-Kivu entrave la bonne prestation des infirmières et infirmiers.
Selon Innocent Gashamba, président de l'ordre des infirmiers du territoire de Rutshuru, ce conflit armé a conduit à plusieurs problèmes dans leur contrée, dont la fermeture de quelques structures sanitaires de la place, le pillage et l'emprisonnement de certains prestataires de santé, ce qui a également été à la base du déplacement de nombreux infirmiers congolais vers l'Ouganda et Goma pour leur sécurité.
"Il y a quelques structures qui ont été fermées. Après le pillage du centre de santé de Bugusa, le centre de santé de référence de Ntamugenga, le centre de santé de référence de Rugari, le centre de santé de référence de Kabaya sans parler de Bunagana où certains infirmiers se trouvent jusqu'à présent à Goma et d'autres en Ouganda. Il est aussi vrai que le M23 a engagé certains infirmiers qui prestent jusqu'à aujourd'hui en attendant que la situation sécuritaire se normalise", a expliqué Innocent Gashamba.
Il ajoute par ailleurs que ces infirmiers sont déjà victimes de plusieurs menaces et certains ont également fait l'objet d'emprisonnements arbitraires dans les zones sous contrôle de la rébellion du M23.
"Certains prestataires ont été mis en prison plus de trois mois sans aucune visite. Il y a en titre d'exemple l'hôpital général de Birambizo qui a été pillé systématiquement et des infirmiers et médecins tabassés à mort", a-t-il poursuivi.
Darlène RUSHAGO