Nord-Kivu : plus de 10 000 enfants encore enrôlés dans les groupes armés
La problématique du recrutement des enfants dans les groupes armés continue de poser un défi majeur en province du Nord-Kivu. Plus de 10 000 enfants, filles et garçons, restent actuellement enrôlés dans ces groupes selon des statistiques révélées par Raphaël Lumoo, point focal du réseau des organisations de la société civile engagées contre cette pratique.
Depuis janvier jusqu’à novembre 2024, seulement 21 % des enfants enrôlés ont pu être récupérés grâce à l’intervention des acteurs de protection. À ce jour, la province compte encore 1 471 garçons et 999 filles actifs dans les groupes armés. Cependant, plus de 2 500 enfants (1 851 garçons et 409 filles) ont pu être extraits des groupes grâce à ces efforts.
Raphaël Lumoo met en exergue les obstacles qui entravent la récupération des enfants notamment, inaccessibilité de certaines zones : L’insécurité généralisée rend l’accès difficile, voire impossible, à plusieurs territoires où les groupes armés opèrent, l'insuffisance des moyens financiers et les activités de sensibilisation visant à lutter contre le recrutement des enfants sont limitées par un manque de ressources.
Pour faire face à cette crise, Lumoo recommande plusieurs mesures essentielles :
Renforcement militaire : Déployer un nombre suffisant de militaires pour restaurer l’autorité de l’État dans toutes les zones affectées.
Prise en charge adaptée : Mettre en place des mécanismes solides pour accompagner les enfants sortis des groupes armés, tant sur le plan psychologique que socio-économique.
Le recrutement des enfants dans les groupes armés a des conséquences dramatiques sur leur avenir et le tissu social de la province. Ces jeunes, souvent arrachés à leur famille, sont exposés à des violences physiques et psychologiques qui les marqueront à vie.
La lutte contre ce fléau nécessite une mobilisation accrue des autorités, des acteurs humanitaires et de la communauté internationale. Restaurer la sécurité, accompagner les enfants récupérés et prévenir de nouveaux enrôlements sont des priorités incontournables pour bâtir un avenir meilleur pour les enfants du Nord-Kivu.
Agnès BUSHALALA