Rebondissement: Masisi-Centre de nouveau sous le contrôle du M23 

Après une série d'affrontements intenses, la cité stratégique de Masisi-Centre, dans le territoire de Masisi en province du Nord-Kivu, est tombée à nouveau sous l'emprise des rebelles du M23 l'après-midi de ce jeudi 09 janvier 2025. Cette reprise par les forces rebelles marque une nouvelle étape dans le conflit qui déchire l'est de la République Démocratique du Congo.

Les combats ont débuté tôt ce jeudi matin, autour de Masisi-Centre, une localité clé pour le contrôle des routes d'approvisionnement et des ressources minières de la région. Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les milices locales Wazalendo, avaient repris cette agglomération il y a tout juste une semaine. Cependant, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon plusieurs sources, sont parvenus à renverser la situation.

Des témoins rapportent des détonations d'armes lourdes et des combats de rue qui ont semé la panique parmi les civils. Des milliers de personnes ont fui vers les zones rurales ou vers Goma, cherchant refuge loin des lignes de front. Les infrastructures civiles ont de nouveau été endommagées, aggravant la crise humanitaire déjà sévère dans cette région.

Le lieutenant-général Jules Banza Mwilambue, chef d'état-major général des FARDC, a déclaré que l'armée préparait une contre-offensive pour reprendre Masisi-Centre. "Nous ne relâcherons pas nos efforts pour libérer toutes les zones occupées par les rebelles", a-t-il affirmé dans un communiqué. Toutefois, la rapidité avec laquelle le M23 a pu réoccuper la ville soulève des questions quant à l'efficacité des stratégies militaires déployées jusqu'à présent.

L'occupation de Masisi par le M23 est non seulement une victoire symbolique mais aussi stratégique. Contrôler Masisi permet aux rebelles d'exercer une pression continue sur Goma, la capitale provinciale, et de perturber les lignes de ravitaillement. De plus, cela leur donne accès à des richesses minières convoitées, accentuant les enjeux économiques du conflit.

La communauté internationale, déjà alertée par la situation dans l'est de la RDC, a réagi avec une préoccupation accrue. Des appels au respect du droit international humanitaire et à la protection des civils se sont multipliés. Les États-Unis, par la voix de Matthew Miller, ont condamné les violations du cessez-le-feu par le M23 et ont exhorté à une fin immédiate des hostilités.

Ce rebondissement dans le conflit M23-FARDC montre combien la situation sécuritaire reste volatile et combien il est urgent de trouver une solution durable pour ramener la paix dans cette région meurtrie. Les observateurs soulignent la nécessité d'un dialogue inclusif et d'un renforcement des efforts diplomatiques pour résoudre ce conflit de longue date.