Ituri : la MONUSCO renforce la protection des civils après une attaque meurtrière de CODECO

Ituri : la MONUSCO renforce la protection des civils après une attaque meurtrière de CODECO

La province de l’Ituri a de nouveau été le théâtre d’une attaque sanglante. Dans la nuit du 10 au 11 février, le groupe armé CODECO a mené une offensive brutale dans le territoire de Djugu, causant la mort de plus de 80 civils, incendiant des habitations et semant la panique parmi la population locale. Face à cette tragédie, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a immédiatement renforcé ses actions pour protéger les civils et dissuader de nouvelles violences.

L’attaque de CODECO, caractérisée par l’usage d’armes blanches, a retardé l’alerte, rendant l’intervention des forces de sécurité plus complexe. Dès réception des premiers signaux, les Casques bleus de la MONUSCO se sont déployés et ont engagé des échanges de tirs avec les assaillants. Malgré leur intervention rapide, le bilan humain est lourd, soulignant la persistance de l’insécurité dans cette région déjà marquée par des conflits intercommunautaires.

Mme Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC et Cheffe de la MONUSCO, a fermement condamné cette attaque, exprimant ses condoléances aux familles des victimes et souhaitant un prompt rétablissement aux blessés. Elle a également rappelé que les attaques ciblant les civils pourraient être qualifiées de crimes de guerre.

Cette offensive de CODECO s’inscrit dans une dynamique de représailles. La veille, le 9 février, une attaque menée par la milice Zaïre dans le village de Aar (territoire de Djugu) avait fait cinq morts. Mme Keita a également condamné cette attaque, soulignant l’urgence de briser le cycle de vengeance qui alimente les tensions et plonge la population dans la peur.

Des mesures renforcées pour sécuriser la région

En réponse à ces événements tragiques, la MONUSCO a déployé des patrouilles renforcées pour protéger la population et dissuader de nouvelles incursions. Le site de déplacés de Djaiba a été placé sous surveillance accrue, tandis que deux bases opérationnelles temporaires ont été installées dans les villages de Lodha et Aar afin d’anticiper d’éventuelles flambées de violences.

Travaillant aux côtés des Forces armées de la RDC (FARDC), la MONUSCO rappelle que la sécurité des civils repose sur une approche collective impliquant toutes les communautés locales.

Face à l’escalade de la violence, Mme Keita exhorte tous les acteurs concernés à faire preuve de responsabilité et d’humanité. Elle réitère son appel à une cessation immédiate des hostilités et encourage les groupes armés, notamment CODECO et Zaïre, à respecter leurs engagements dans le cadre des négociations en cours.

Elle les invite également à rejoindre de bonne foi le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS), afin de contribuer au développement de leurs communautés et d’œuvrer pour une paix durable en Ituri.

Alors que la situation sécuritaire reste fragile, la MONUSCO assure qu’elle continuera à soutenir les efforts de stabilisation et de protection des populations dans cette province meurtrie par des années de conflits.

DKM