Conflit dans l'Est : João Lourenço renonce à la médiation entre la RDC et le Rwanda pour se consacrer à l’Union africaine

Conflit dans l'Est : João Lourenço renonce à la médiation entre la RDC et le Rwanda pour se consacrer à l’Union africaine

Le président angolais João Lourenço a annoncé son retrait du rôle de facilitateur dans le conflit entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Cette décision, selon lui, s’explique par l’ampleur des défis actuels sur le continent africain et par les responsabilités qu’il assume en tant que président de l’Union africaine (UA).

Un choix dicté par des priorités continentales

João Lourenço a souligné que l'Afrique traverse une période de turbulences, marquée par des conflits armés dans plusieurs régions, dont l’est de la RDC, le Mozambique et le Soudan. À cela s’ajoutent la montée du terrorisme et les changements de régime anticonstitutionnels. Face à ces enjeux, il estime nécessaire de recentrer ses efforts sur son rôle à la tête de l’UA et de céder la médiation RDC-Rwanda à un autre chef d’État.

L’appel au dialogue comme solution durable

Bien qu’il se retire de la médiation, le président angolais encourage les autorités congolaises à privilégier une approche inclusive pour parvenir à une paix durable. Il insiste sur l’importance du dialogue, même avec le M23, groupe armé accusé d’être soutenu par Kigali.

Pour illustrer son propos, il a rappelé l’expérience de l’Angola, qui a dû négocier avec diverses forces, y compris des adversaires de longue date, pour mettre un terme à sa guerre civile. "Nous avons trouvé la paix en discutant avec tous les acteurs, y compris ceux qui étaient considérés comme nos ennemis", a-t-il déclaré.

Un processus de médiation en suspens

Les tensions entre la RDC et le Rwanda restent vives, Kinshasa accusant Kigali de soutenir le M23 pour s’approprier illégalement ses ressources minières. De son côté, le Rwanda justifie son implication par des préoccupations sécuritaires.

Avec le retrait de João Lourenço, l’avenir de la médiation demeure incertain. La question reste posée : quel leader africain prendra désormais le relais pour tenter de désamorcer ce conflit qui continue de plonger l’est de la RDC dans l’instabilité ?

DKM