État de Siège : l’Assemblée Nationale Adopte une 83e Prorogation pour le Nord-Kivu et l'Ituri

État de Siège : l’Assemblée Nationale Adopte une 83e Prorogation pour le Nord-Kivu et l'Ituri

L'Assemblée nationale a adopté, ce lundi, 7 octobre, la 83e prorogation de l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Cette nouvelle prolongation, qui entrera en vigueur dès le 9 octobre 2024 pour une durée de 15 jours, a été votée à mains levées et en bloc.

Le projet de loi, présenté et défendu par Marc Ekila, ministre de la Formation professionnelle, a été adopté après des débats intenses auxquels ont participé les députés des provinces concernées, notamment ceux de l'Ituri, du Nord-Kivu. Ces élus ont échangé avec Vital Kamerhe, président de l'Assemblée nationale, avant l’examen du texte, convenant ensemble de la méthode à adopter pour le débat.

Vital Kamerhe, dans son discours, a appelé à une évaluation approfondie de l’état de siège, soulignant la nécessité de créer une commission d’enquête pour examiner la situation sécuritaire sur le terrain. Il a proposé que cette commission fournisse des recommandations au Président Félix Tshisekedi afin de prendre des décisions éclairées sur la suite à donner à cette mesure exceptionnelle.

Cette proposition d’évaluation survient après les vives critiques des députés Mbindule Mitono (Nord-Kivu) et Gracian Uracan (Ituri), qui ont exigé la levée de l'état de siège. Selon eux, les responsables actuels de cette mesure ont atteint leurs limites, dénonçant une gestion entachée par "des affairistes". Malgré ces objections, Vital Kamerhe a plaidé pour la prorogation, estimant que l'état de siège doit encore se poursuivre pour consolider les efforts en cours.

Le débat a mobilisé huit intervenants, dont trois du Nord-Kivu, deux du Sud-Kivu, deux de l'Ituri, et un de l’espace Kasaï, en signe de solidarité nationale. L’état de siège, instauré en mai 2021 pour contrer l'insécurité dans ces deux provinces, continue de diviser la classe politique et suscite des attentes de réformes dans la gestion de cette crise sécuritaire.

DKM