Goma : l’augmentation des prix des denrées alimentaires inquiète les habitants

Goma : l’augmentation des prix des denrées alimentaires inquiète les habitants
Photo : Diddy Mastaki

Depuis près d’un mois, les habitants de Goma font face à une hausse alarmante des prix des produits alimentaires de première nécessité. Les commerçants et consommateurs pointent plusieurs causes, notamment l’insécurité dans les zones de ravitaillement, la fermeture de certains axes routiers clés et une fluctuation incontrôlée du taux de change.

Le prix du maïs, aliment de base pour de nombreuses familles, a grimpé en flèche. En quelques semaines seulement, le sac de maïs est passé de 35 à 75 voire 80 dollars américains, soit une augmentation de plus de 100 %.

Pour une commerçante rencontrée au marché, les difficultés s’accumulent : "Nous n’arrivons plus à travailler correctement. La fermeture de la route Goma-Rutshuru, notre principal circuit d’approvisionnement, nous empêche de nous ravitailler. En plus, la hausse du taux de change et la multiplication des taxes entre Kibumba et Goma rendent la situation encore plus difficile."

Autre produit largement consommé, le haricot, voit également ses prix grimper. Une mesure qui coûtait auparavant 1 500 francs congolais s’achète désormais entre 2 500 et 3 000 francs, selon les variétés.

Judith, commerçante au marché de Birere, exprime son désarroi : "Nous sommes asphyxiés par les contraintes sécuritaires et économiques. Si la route Rutshuru était réouverte, nous pourrions ramener le prix du haricot à 1 500 francs. Mais dans la situation actuelle, c’est impossible."

La hausse des prix ne se limite pas à la ville de Goma. D’autres localités, comme Bukavu (Sud-Kivu), Kisangani (Tshopo), ainsi que Masisi et Walikale (Nord-Kivu), dépendent des approvisionnements en provenance de Goma. Ces régions subissent également les conséquences de cette crise.

Les habitants de Goma appellent les autorités à agir rapidement pour rétablir la sécurité sur les routes et alléger les charges pesant sur les commerçants. Une telle intervention pourrait permettre de stabiliser les prix et offrir un répit aux familles déjà durement touchées par la guerre contre les rebelles du M23.

DKM