Goma en péril : montée de violence semée par les évadés de Munzenze et les bandits armés après la chute de la ville aux mains du M23

Déjà éprouvée par la mort de plus de 3000 personnes suite à la guerre du M23 qui occupe la ville depuis le 26 janvier 2025, la ville de Goma est aujourd'hui plongée dans une nouvelle spirale de violence et de terreur. Des évadés de la prison de Munzenze, des individus qualifiés de "têtes brûlées" du quartier ainsi que des faux "Wazalendo" des miliciens censés défendre la patrie et d'autres voyous de Goma, lourdement armés après la chute de la ville sèment actuellement le chaos.
Les témoignages rapportent des incursions nocturnes dans les plusieurs quartiers et avenues de Goma où les habitants sont confrontés à un choix terrible. "Si tu n'as pas l'argent, ils te tuent. Si tu as des filles ou une femme, elles sont violées à tes yeux," rapporte un habitant, la voix brisée par l'émotion.
Le dernier cas en date c'est celui de la nuit du dimanche à ce lundi 10 février 2025 où plusieurs quartiers de Goma ont été agités par des bandits armés qui ont opèrent dans des maisons des paisibles populations. Durant leurs opérations, des détonations d'armes lourdes et légères ont été entendues causant une panique dans le chef de la population locale.
Dans les rues de Goma ainsi que dans des postes sur les réseaux sociaux, l'on parle d'une ville qui perd son âme, devenant "amer".
Pointés du doigt, les évadés de la prison, profiteraient du chaos récent lié aux affrontements entre les rebelles du M23 et les FARDC à Goma pour imposer leur loi et se constituent en gangs des bandits, augmentant ainsi leur capacité de nuisance dans une ville où armes et munitions ont été abandonnées par-ci par-là par les hommes des troupes lors de leur fuite. Les armes, abandonnées ou volées lors des escarmouches, sont maintenant utilisées pour semer la terreur dans la majeure partie de Goma.
La communauté internationale, déjà alertée par de précédentes crises dans la région, doit maintenant faire face à ce nouvel épisode de violence. La nécessité de renforcer la sécurité et de traiter les causes profondes de cette insécurité est plus urgente que jamais.
Goma, autrefois connue pour sa résilience, est à un tournant critique où chaque jour sans action concrète aggrave la situation pour ses habitants le jour comme la nuit. La ville appelle à l'aide, à la justice, et à un retour à la paix qui semble, pour l'instant, de plus en plus lointain.