GOMA : les motocyclistes dénoncent la tracasserie policière liée à la limitation horaire de circulation
Les motocyclistes de la ville de Goma s’élèvent contre la tracasserie policière et militaire qui s’est intensifiée depuis l’instauration de la limitation de circulation des motos à 18h. Cette restriction, en vigueur dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, est devenue, selon eux, un prétexte pour des abus de la part des forces de l’ordre.
Cette dénonciation a été rendue publique ce vendredi 6 septembre, après qu'un motocycliste ait été victime de cette tracasserie la nuit précédente, autour de 17h, dans le centre commercial de Birere. La victime, qui a préféré rester anonyme, a relaté son expérience : « Des policiers m’ont brusquement encerclé vers 17h20 et ont voulu m’embarquer sous prétexte que j’étais en infraction pour avoir circulé après 18h. Ils ont pris tout l’argent que j’avais, environ 50 000 francs congolais, ainsi que mes pièces d’identité, avant de me relâcher. »
Cette situation a indigné ses collègues, qui ont lancé un appel au gouvernement provincial pour revenir sur cette décision, devenue, selon eux, une source d’insécurité et d’extorsion. « Nous demandons la levée de cette mesure parce qu'elle est devenue un prétexte pour nous tracasser. Trop c’est trop. Si c’est une question de sécurité, permettez-nous de travailler au moins jusqu’à 21h ou 22h. Sinon, créez-nous de nouveaux emplois si vous avez décidé de supprimer les motos dans la ville », a déclaré un autre conducteur de moto-taxi.
Au-delà de la tracasserie, les motocyclistes remettent en cause l’efficacité de la mesure en matière de sécurité. « On disait que c’était les motards qui causaient l’insécurité dans la ville, pourtant nous contribuons d’une certaine manière à la sécurité. Maintenant que nous ne circulons plus la nuit, on entend toujours des motos circuler avec des passagers même après minuit. Et l’insécurité s’est aggravée », a ajouté l’un d’eux.
En plus de l'impact sécuritaire, les motocyclistes pointent du doigt les répercussions économiques de cette restriction sur les familles qui dépendent des revenus générés par cette activité. Parmi elles, des déplacés de guerre, pour qui la moto représente une source de subsistance essentielle.
La situation demeure tendue, et les motocyclistes continuent d’exiger des solutions concrètes de la part des autorités locales pour mettre fin à ce qu’ils considèrent comme une atteinte à leurs moyens de subsistance et à leur dignité.
DKM