Guerre du M23 : face aux conditions de vie « insupportables » dans le milieu urbain, les pygmées déplacés menacent de rentrer dans la forêt
Les affrontements entre les Forces Armées de la RDC et la rébellion du M23 déclenchés en novembre 2021 dans le territoire de Rutshuru ont pris de l'ampleur début 2022 avec la prise de contrôle de plusieurs entités dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, occasionnant un déplacement massif de la population, parmi laquelle des pygmées.
Le peuple autochtone vivant en déplacement dans certains camps de déplacés situés autour de Goma et dans le territoire de Nyiragongo menace de retourner dans la forêt pour reprendre son mode de vie malgré tous les risques.
Ces peuples autochtones, composés majoritairement de femmes et d'enfants, vivent "sans assistance humanitaire et sont pour la plupart victimes de marginalisation par les membres d'autres communautés avec lesquelles ils vivent en déplacement". Cette alerte a été faite par Adolphe Mwenge, porte-parole des pygmées du Nord-Kivu.
"La vie n’est pas facile pour les pygmées déplacés venus de plusieurs entités de la province. Parmi eux, il y a des femmes et des enfants. Ces derniers souffrent beaucoup, ils n’ont pas d’assistance et cela pousse certains à retourner dans la forêt malgré tous les risques", souligne Adolphe Mwenge.
Celui-ci appelle les Congolais et toute personne de bonne volonté à venir au chevet de ces Pygmées dont la vie est menacée non seulement par leurs conditions de vie déplorables, mais aussi par la guerre actuelle dans la province.
"Nous demandons vraiment aux personnes de bonne foi d’assister ces déplacés, qu'ils soient en vie ou non, et surtout de leur montrer que nous sommes les mêmes malgré nos origines", a-t-il poursuivi.
Adolphe Mwenge rassure les frères et sœurs Pygmées déplacés par la guerre du M23 qu'ils mènent des plaidoyers pour trouver une solution à ce problème.