Ituri : dix personnes dont sept femmes meurent dans une attaque meurtrière de la CODECO à Djugu

Ituri : dix personnes dont sept femmes meurent dans une attaque meurtrière de la CODECO à Djugu

La province de l'Ituri continue d'être le théâtre de violences meurtrières. Dans la nuit de lundi à mardi, deux familles, soit dix personnes au total, ont été impitoyablement massacrées par des hommes armés de la milice Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO) dans le territoire de Djugu.

Parmi les victimes, on compte sept femmes et trois garçons âgés de 5 à 71 ans, tous résidents de la chefferie de Bahema Nord. Les attaques ont eu lieu dans les villages de Wibbazi-Sanduku, situés dans le groupement Fataki, à environ 80 kilomètres au nord de Bunia, la capitale de l’Ituri. Selon des sources médicales locales, les corps des victimes ont été retrouvés mutilés, sans aucune intervention ni assistance humanitaire.

Les dix corps ont été enterrés dans une fosse commune à Fataki, laissant derrière eux des familles et une communauté en deuil. Les assaillants, bien identifiés, ont perpétré ce massacre à une heure du matin, selon des témoignages de sources religieuses sur place. Parmi les victimes, six étaient des élèves, abattus avec une cruauté indescriptible.

L'ingénieur Dieudonné Lossa Dhekana, porte-parole de la coordination provinciale de la société civile en Ituri, a exprimé sa vive inquiétude face à la détérioration de la situation sécuritaire. Il exhorte le gouvernement à agir rapidement pour protéger les populations civiles : « Nous lançons un appel urgent aux autorités provinciales. Il est inacceptable de voir des gens se faire massacrer sans que des mesures concrètes ne soient prises. »

Le commissaire supérieur principal Ruphin Mapela, administrateur de Djugu, a condamné fermement cette nouvelle attaque et rappelé aux groupes armés signataires des accords de paix leur engagement à respecter les vies humaines. Il qualifie cet acte de provocation délibérée visant à déstabiliser davantage la région.

Cette attaque, survenue en l’espace de deux jours, fait partie d’une vague de violences qui a coûté la vie à plus de dix civils. La population locale, en proie à la peur et à la colère, réclame des enquêtes approfondies et des poursuites judiciaires pour que justice soit rendue aux victimes de ce massacre, notamment les deux jeunes filles qui symbolisent l'innocence fauchée par la brutalité des conflits.

DKM