Nyiragongo : vive tension dans le camp de déplacés de Rusayu suite à des mauvaises conditions humanitaires
Une vive tension a secoué le camp de déplacés de Rusayu ce lundi 22 juillet 2024, suite à la colère des déplacés provoquée par le meurtre d’un jeune homme d'une vingtaine d'années, abattu par un présumé militaire des FARDC la veille au soir.
Après cet incident tragique, les déplacés ont manifesté leur colère, exigeant que le commandant des forces loyalistes basées à Rusayo prenne des mesures pour mettre fin à cette situation intolérable. "Cette situation est due au meurtre d'un jeune déplacé de ce camp. C'est pourquoi la situation est très tendue et c'est ce qui a poussé la population à se révolter depuis ce matin", a déclaré un témoin.
Une résidente du camp a raconté un incident survenu plus tôt : "J'avais un enfant malade. Mon mari s'est rendu chez le voisin pour emprunter un téléphone afin de me contacter. À son retour, il a croisé des militaires qui lui ont volé les deux téléphones et l'ont battu par la suite. Ces militaires sèment la terreur ici. Qu'on les envoie sur la ligne de front ! Ils courent après les femmes libres ici au camp et nous volent nos téléphones chaque jour. Nous avons déjà perdu un jeune garçon."
Le commandant de la 11ème brigade de défense principale basée à Rusayo, le colonel Mwimba JDavid, a promis à la population déplacée de traquer toute personne armée présente dans le site. "Nous commençons dès maintenant l'opération pour traquer tout porteur d'arme dans ce site. Nous avons appris que ce sont les chefs de blocs qui vendent des abris à des hommes armés ici à Rusayo. Ils se contentent de l'argent sans savoir que cela met en danger la sécurité du camp. Nous voulons que vous commenciez à dénoncer tout mouvement suspect d'un militaire ou d'un porteur d'arme. Une fois qu'un porteur d'arme sera visible dans le camp, je vais le traquer moi-même", a rassuré l'officier.
Le site de Rusayo héberge de nombreuses familles ayant fui les atrocités des territoires de Rutshuru, et une partie de Nyiragongo. La situation, désormais sous contrôle, appelle à une vigilance accrue et à des mesures fermes pour assurer la sécurité des déplacés vivant dans ce camp.