Nord-Kivu : la société civile appelle au calme alors que les combats se concentrent dans la cité de Sake

La situation sécuritaire au Nord-Kivu continue de se détériorer avec la concentration des affrontements dans la cité de Sake, en territoire de Masisi, ce jeudi 23 janvier 2025, entre les rebelles et les FARDC appuyées par les Wazalendo. À moins de 30 kilomètres de Goma, ce nouveau revers militaire renforce l’angoisse au sein de la population déjà confrontée à un climat de guerre. Face à cette montée des tensions, la société civile de Goma a publié un communiqué appelant la population au calme et à la vigilance.
Dans son message, la société civile exhorte les habitants de Goma à ne pas céder à la panique ni à quitter la ville, devenue un refuge pour des milliers de déplacés en provenance des territoires de Rutshuru, Nyiragongo, Masisi et Kalehe. Elle insiste sur la nécessité de rester solidaires et unis face à la crise qui s’intensifie.
Le communiqué adresse plusieurs requêtes, notamment :
1. Au gouvernement national : Mettre tout en œuvre pour une cessation des hostilités, soit par la voie diplomatique, soit en imposant la paix par la guerre. La société civile dénonce la lassitude de la population face aux tueries, massacres et déplacements massifs qui disloquent les familles.
2. Aux autorités provinciales et locales : Suspendre jusqu'à nouvel ordre la perception des taxes, impôts et mettre fin aux tracasseries fiscales et routières qui aggravent les souffrances de la population.
3. À la population de Goma : Continuer à mener leurs activités quotidiennes sans perturber l’économie locale. Cela concerne les commerçants, transporteurs, ouvriers journaliers, motards, taximen, banquiers, étudiants et institutions éducatives. L’objectif est de maintenir une certaine stabilité économique dans ce contexte difficile.
Une ville sous tension mais déterminée
Alors que les lignes de front se rapprochent de Goma, la ville est marquée par un afflux de déplacés, un silence pesant dans certains quartiers et une vigilance accrue. Cependant, la société civile insiste sur l’importance de ne pas céder à la peur ni de désorganiser davantage une situation déjà fragile.
Ce message rappelle à quel point la population de Goma aspire à la paix et à la fin des violences qui bouleversent la région depuis des décennies. Alors que la guerre menace les portes de la ville, les habitants, bien que fragilisés, continuent de montrer une résilience admirable.
La société civile conclut son appel par un message d’espoir, réaffirmant son attachement à l’unité nationale et à la solidarité en ces temps difficiles.
DKM