RDC : Des inquiétudes après l’annonce de l’exécution de la peine de mort
Après avoir signifié clairement sa volonté de reprendre avec l’exécution de la peine de mort en RDC, le ministre de la justice a réitéré cette semaine sa position après la confirmation en appel, par la haute cour militaire, de la condamnation à mort de 5 prévenus dans le procès de Corneille Nangaa et consorts, reconnus coupables de trahison et de participation à un mouvement insurrectionnel.
« Nous allons veiller à ce que la peine de mort soit exécutée contre les 5 condamnés qui sont sur place à Kinshasa », a déclaré Constant Mutamba, affirmant que des mandats d’arrêt internationaux seront émis « contre Corneille Nangaa et ses complices en fuite. »
Il faut dire que de nombreux défenseurs des droits humains considèrent cette décision, intervenant après la levée il y a quelques mois du moratoire sur la peine de mort ; comme un recul quant au respect des droits humains.
C’est à l’image de Begine Nzaisenga qui estime que l’exécution de la peine de mort n’est pas une véritable solution au problème de banditisme urbain, et contraste en même temps avec le statut et l’aspiration de la RDC, nouveau membre du conseil des droits de l’homme de l’ONU : « La position de la RDC au conseil des droits de l’homme impose qu’elle soit un exemple pour le reste du monde, mais cette décision ne va pas dans ce sens », a-t-il déclaré.
De leur côté, les habitants de la ville de Goma, interrogés à ce sujet, donnent des avis divergents.
Certains avancent que cela permettra de réduire la criminalité, alors que d’autres craignent que des innocents soient faussement exécutés.
« Je ne suis par pour cette décision car elle ne va rien changer. A mon avis, on doit veiller à ce que les personnes condamnées à mort restent en prison pour y purger leur peine, mais il ne faut pas les exécuter », a dit une habitante qui a requis l’anonymat.