Bilan d'une année de gouvernance : le deuxième mandat de Félix Tshisekedi à l'épreuve

Un an après avoir été investi pour un deuxième mandat, le 20 janvier 2024, le président Félix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo (RDC) se tient face à un bilan controversé. Alors que certaines de ses politiques ont apporté des améliorations notables, d'autres secteurs restent derrière avec d'énormes défis de longue date.
Économie et social
Le gouvernement de Tshisekedi a réussi à maintenir une croissance économique positive, avec un taux de croissance estimé à 6,8% pour 2023, selon la Banque mondiale, grâce à une meilleure gestion des revenus du secteur minier et à l'augmentation des réserves en devises. Le budget annuel a presque triplé depuis 2019, atteignant 16 milliards de dollars, en partie grâce à l'exploitation minière. Des initiatives comme la gratuité de l'enseignement primaire et des soins de maternité ont eu un impact positif, permettant à des millions d'enfants de continuer leur éducation et à de nombreuses femmes d'accoucher dans de meilleures conditions.
Sécurité et conflits armés
Cependant, le bilan sécuritaire demeure sombre. L'est du pays, en particulier les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, continue de souffrir de l'insécurité due aux groupes armés, dont le M23, soutenu selon les rapports de l'ONU par le Rwanda. Les efforts pour pacifier la région n'ont pas abouti à des résultats concrets, avec une augmentation du nombre de déplacés internes, désormais à plus de 6,9 millions, soulignant l'urgence de la situation humanitaire et sécuritaire.
Lutte contre la corruption
La promesse de Tshisekedi de lutter contre la corruption a été entachée par des scandales, notamment celui des "100 jours" où son ancien directeur de cabinet, Vital Kamerhe, a été impliqué avant d'être acquitté. Les réformes judiciaires et la volonté de renforcer l'État de droit ont eu du mal à se traduire par une réelle amélioration perçue par la population.
Diplomatie et relations Internationales
Sur le plan diplomatique, Tshisekedi a cherché à affirmer la position de la RDC sur la scène internationale, notamment en matière de conservation de l'environnement avec la forêt du Congo et dans les négociations autour des ressources naturelles. Cependant, les relations tendues avec le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles, et les défis pour gérer les intérêts étrangers dans les richesses minières du pays, montrent les limites de son influence diplomatique.
Un an après son investiture pour un second mandat, Félix Tshisekedi doit faire face à un bilan mitigé. Si des progrès économiques et sociaux ont été enregistrés, le défi majeur de la sécurité dans l'est du pays et la lutte contre la corruption continuent de marquer de l'ombre sur son administration. La population congolaise, tout en reconnaissant certaines avancées, attend avec impatience des actions décisives pour transformer ces promesses en réalités palpables. La prochaine année sera déterminante pour voir si les réformes engagées prendront véritablement leur essor ou si les défis structurels continueront de dominer.