Concert « Solidarité Congo » à Paris : entre soutien humanitaire et tensions mémorielles

Concert « Solidarité Congo » à Paris : entre soutien humanitaire et tensions mémorielles

Concert « Solidarité Congo » à Paris : entre soutien humanitaire et tensions mémorielles

Le grand concert « Solidarité Congo », prévu pour le 7 avril à l’Accor Arena de Paris, se retrouve au centre d’une polémique. La Communauté rwandaise de France (CRF) a adressé une correspondance à la maire de Paris, demandant son report ou son annulation, estimant qu’il intervient trop près de la commémoration du génocide rwandais, prévue le 6 avril.

Selon la CRF, la date choisie pour cet événement musical et humanitaire crée un malaise au sein de la communauté tutsie en France, qui s’apprête à honorer la mémoire des victimes du génocide de 1994, ayant fait plus de 800 000 morts. Ils craignent que le concert ne détourne l’attention de cette commémoration et soit perçu comme un manque de respect envers les rescapés et leurs familles.

La présence de Maître Gims pointée du doigt

Un autre point de discorde réside dans la participation de Maître Gims, artiste congolais d’origine rwandaise. Selon Christophe Renzaho, porte-parole de la CRF, le chanteur serait connu pour avoir tenu par le passé des propos controversés jugés hostiles aux Tutsis. Il estime que sa présence pourrait « entacher » l’événement et alimenter les tensions.

Un concert à vocation humanitaire

Malgré ces critiques, les organisateurs du « Solidarité Congo » maintiennent que ce concert est avant tout un événement caritatif visant à soutenir les enfants victimes du conflit en RDC. Les fonds collectés seront reversés à l’UNICEF afin de financer l’aide humanitaire destinée aux jeunes affectés par la crise humanitaire dans l’Est du Congo.

Sur scène, de nombreux artistes sont attendus : Youssoupha, Ninho, Damso, Josman, Kalash Criminel, Guy2bezbar et Angélique Kidjo.

Un contexte diplomatique tendu entre le Rwanda et la RDC

Cette controverse survient dans un climat diplomatique particulièrement tendu entre Kinshasa et Kigali. La RDC accuse le Rwanda de soutenir le M23, un groupe rebelle actif dans l’Est du pays, tandis que Kigali réfute ces allégations et dénonce une campagne d’hostilité à son égard.

Cette affaire souligne une fois de plus les fractures profondes liées aux conflits dans la région des Grands Lacs, où la mémoire des violences passées continue de diviser. La mairie de Paris et les organisateurs céderont-ils à la pression ou choisiront-ils de maintenir l’événement comme prévu ? Affaire à suivre.

DKM