Deux journées ville morte à Béni, les organisateurs pensent à un impact négatif insignifiant sur la vie socio-économique
Les journées de mardi 16 et mercredi 17 avril 2024 ont été sans activités en ville de Béni sur mot d'ordre des mouvements citoyens et groupes de pression pour dénoncer la récurrence de l'insécurité et la poursuite des tueries en masse dans la région de Beni attribuées aux combattants islamistes de l'Allied Democratic Forces, ADF.
Pendant ces deux jours d'affilée, boutiques, magasins et magasins sont restés fermés, à côté des activités scolaires et les transports en commun qui sont restés paralysés.
Une paralysie totale des activités socio-économiques a été observée, avec l'adhésion de la population locale, victime des massacres commis par les présumés combattants ADF, après la décapitation d'au moins une vingtaine de civils dans un quartier périphérique de Beni la semaine dernière. Il s'agit d'un des massacres les plus récents enregistrés dans cette zone depuis leur déclenchement en 2014.
"Deux jours sans activité ne peuvent pas avoir un impact négatif sur la vie socio-économique de la population de Beni, alors que cet impact négatif existe depuis le début des massacres dans cette zone. Ici, en une semaine, on travaille moins de trois (3) jours. Les gens ne vont plus dans leurs champs par peur, alors que ce sont les activités champêtres qui alimentent tous les marchés de la ville et les autres activités.", estime Gloire Tasimusyo, militant de la LUCHA, l'un des organisateurs de cette série de journées sans activités.
Pour ce militant, cette décision n'est pas une plaisanterie, mais une façon pour eux de pleurer leurs morts et de montrer à la face du monde le paroxysme qu'a atteint l'insécurité dans la région de Beni depuis plus d'une décennie, sans qu'il y ait une solution à ce problème.
Il estime à plus de quatre-vingt-dix-neuf pour cent (99 %) le taux de réussite de ces deux jours sans activités, la population ayant respecté leur mot d'ordre, en demandant aux forces de défense de la RDC de lancer des opérations de grande envergure pour neutraliser une fois pour toutes la nébuleuse ADF qui poursuit les massacres de la population malgré les opérations mutualisées FARDC-UPDF.