Nord-Kivu : les organisations d'encadrement des vulnérables sensibilisent sur le respect des droits des handicapés
Malgré la vulgarisation de la loi portant protection des personnes vivant avec handicap en RDC, cette question continue à avoir des zones d'ombre. Les marginalisations, les stigmatisations et toute autre forme de traitement dégradant à l'encontre de cette catégorie de personnes continuent à être victimes de tous ces maux.
Dans une interview avec Marie Ndakala, coordinatrice de la mutuelle pour le développement populaire, une organisation locale encadrant les vulnérables, ces personnes doivent bénéficier des mêmes droits et opportunités que celles possédant toutes leurs facultés physiques, tant sur le plan professionnel que social.
Pour elle, les personnes handicapées méritent l'attention de tout le monde et ne doivent pas être sujettes au rejet dans la société.
"Sur le plan professionnel, les personnes vivant avec un handicap ont aussi droit au travail et à la considération sociale. Ils ont aussi le droit de postuler comme tant d'autres. S'ils ont les capacités par rapport à un poste, cela dépend du poste. Par exemple, les postes qui ne nécessitent pas la manipulation des membres supérieurs ou inférieurs, celui-ci peut être éligible. Le message que je lance est que nous devons tous lutter contre la discrimination des personnes vivant avec un handicap'', a souligné Marie Ndakala.
La nécessité du développement d'un sens entrepreneurial
De son côté, Thérèse Kamalebo, handicapée physique de son état et coordonnatrice de l'organisation Action Solidaire "Amka Mulemavu", appelle ses pairs à ne pas se victimiser et à saisir toutes les opportunités pour être utile à la société. Toutefois, elle considère l'handicap mental comme le plus grave de tous.
''Le handicap le plus grave, c'est le handicap mental, car lorsque un membre est faible, c'est sûr que Dieu s'arrangera pour qu'il y ait de la compassion. On peut utiliser l'autre membre pour être utile à la communauté en s'approchant des Centres de formation en métiers, afin d'apprendre quelques choses d'utiles pour son autonomisation.
Elle invite toutes ces personnes dans leur état de vulnérabilité au développement d'un sens entrepreneurial pour assurer leur vie en dépit de leur état physique.
"Moi, je les invite à faire même de l'entrepreneuriat parce que, si tu n'as pas de jambes et que tu te mets, par exemple, à confectionner des sacs à mains, ou quelque chose d'autre, ou à travailler à l'ordinateur, tu feras un très bon travailleur", a conclu Thérèse Kamalebo.
Les personnes vivant avec un handicap représentent plus ou moins 13 millions de personnes, soit environ 18 pour cent de la population de la RDC.