Justice populaire à Goma: une pratique découragée par un défenseur des droits humains
Un jeune d'une vingtaine d'années révolue a été brûlé vif dans un cas de justice populaire le matin de ce mercredi 17 avril 2024 par certains habitants à la jonction des quartiers Majengo et Mabanga Nord, en ville de Goma.
Selon des témoignages recueillis sur le lieu du drame, ce jeune homme est accusé d'avoir tenté d'extorquer un téléphone mobile à une fille à hauteur de la place dite "entrée Bingombe" alors que cette dernière était en partance pour la prière matinale. Cette fille a su alerter les passants qui n'ont pas tardé à venir à sa rescousse, allant de la lapidation jusqu'à brûler le présumé bandit vif.
Une pratique devenue presque une fréquence en ville de Goma, surtout à cette période de la recrudescence de l'insécurité dont les fauteurs de troubles sont difficiles à être identifiés, en dépit de son illégalité.
Joint à ce sujet, Maître Vascos Saasita, avocat au barreau de Goma et défenseur des droits humains, souligne que le recours à la justice populaire est frappé d'interdiction par les lois de la RDC et est punissable par le code pénal congolais.
"Les auteurs de la violence de la constitution de la RDC garantissant le droit à la présomption d'innocence pour tout sujet congolais. Par leurs actes, les personnes recourant à la justice populaire privent les présumés auteurs d'un cas de banditisme de leur droit à accéder à la justice ainsi que leur droit à la vie...", explique Vascos Saasita.
De ce fait, il décourage les actes de ce genre qui violent en toute flagrance les droits de l'homme. Il appelle par ailleurs la justice congolaise et les services de sécurité à bien faire leur travail en rendant une justice équitable pour décourager en même temps le banditisme et la multiplicité des cas de justice populaire dans la ville de Goma.