RDC- Violation du dimicile de l’ex président : au moins 137 membres de la « force du progrès » mis aux arrêts
Le Général Blaise Kilimbalimba a annoncé le démantèlement du quartier général des Forces du Progrès à Manenga/Binza (Ngaliema), à Kinshasa, capitale de la RD Congo. Selon lui, l’opération a conduit à l’arrestation de 137 individus, la confiscation de plus de 100 machettes et d’un drone en panne ce 1 Août 2024
« Nous avons pris le temps d’étudier et d’analyser la situation et de la porter auprès de tous les acteurs qui pouvaient apporter une solution. L’événement d’hier est comme une goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Avec le déguerpissement cavalier qui a eu lieu à l’immeuble et les raids que ce groupe a effectués à la résidence de l’ancien président de la République, nous avons pu appréhender quelques-uns en flagrant délit. L’enquête nous a conduit à identifier les lieux de provenance de ces malfrats », a expliqué le commissaire Kilimbalimba Mbula.
Cette opération de démantèlement montre la fermeté des autorités sécuritaires face à toute organisation menaçant la sécurité et l’ordre public. Les suites judiciaires prévues devront permettre de clarifier les activités illicites attribuées à ce QG des Forces du Progrès
Contexte
Un conflit immobilier sur l'avenue Uvira, dans la commune de la Gombe, opposant l'Israélien Shimon Ophir et Kabamba Mulumba, dit "Kamul Inter", a dégénéré ce mercredi 31 juillet avant de conduire à des échauffourées près de la résidence de l'ancien président Joseph Kabila. Le différend, qui remonte à plusieurs années, porte sur la propriété d'un immeuble. Selon des sources proches du dossier, Kamul Inter avait initialement possédé le terrain et s'était associé à Shimon Ophir pour construire un immeuble en échange du partage des appartements. Par la suite, Kamul Inter aurait tenté de récupérer l'ensemble de la propriété, réussissant d'abord à obtenir gain de cause en justice. Cependant, Shimon Ophir a contesté cette décision devant la Cour de cassation, qui a statué en sa faveur.
Ce mercredi, des proches de l’Israélien se sont présentés sur les lieux accompagnés de policiers de la Légion Nationale d'Intervention (LNI), munis d'une réquisition de l'inspecteur des services judiciaires, pour expulser Kamul Inter. La situation a rapidement dégénéré. Une source proche du dossier précise que la LNI ne dispose pas de l'autorité pour procéder à une expulsion.La situation s'est encore envenimée avec l'arrivée de plus de 300 jeunes du groupe "Force du Progrès", affilié à l'UDPS, le parti au pouvoir.
Selon des témoins, ces jeunes, initialement engagés pour déloger les occupants des appartements, ont fini par se replier vers la résidence de Joseph Kabila, la "GLM", acculés par la police. La police a poursuivi les jeunes, qui ont ensuite affronté la garde de sécurité de la résidence de l'ancien président. Plusieurs arrestations ont été effectuées à la suite de ces affrontements. Les jeunes auraient pillé 30 des 35 appartements de l'immeuble, causant des dommages considérables. Des diplomates, dont les véhicules ont été endommagés, ainsi que plusieurs familles de la diaspora en vacances ont également été affectés.
Une famille a déclaré avoir perdu 6000 dollars dans le pillage. Ce conflit s'inscrit dans une longue bataille judiciaire.