Procès RDC-Rwanda : Kinshasa satisfait de l’impartialité des juges lors de la première audience
Le procès opposant la République Démocratique du Congo (RDC) au Rwanda devant la Cour de Justice de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) a débuté le 26 septembre dernier, et Kinshasa s'est dit satisfait de l’impartialité des juges lors de cette première audience.
Ce procès est crucial pour la RDC, qui accuse le Rwanda de soutenir des groupes armés, notamment le M23, responsables de violences et d'exactions dans l'est du pays. Le vice-ministre de la Justice de la RDC a salué l’attitude des juges de la Cour, soulignant leur impartialité et leur équité face aux deux parties.
"Les juges ont eu une attitude d'impartialité et d'équité vis-à-vis des deux parties. Ceci est un bon signe pour la suite de la procédure", a-t-il déclaré lors d'une point de presse de restitution de cette première audience à Arusha tenu a Kinshasa lundi 30 septembre.
La RDC espère que ce procès permettra de mettre en lumière le rôle présumé du Rwanda dans la déstabilisation de son territoire ; un rôle documenté, selon Kinshasa, dans plusieurs rapports des Nations Unies. Ces rapports, tout comme d'autres éléments de preuve, sont au cœur de la stratégie juridique de la RDC dans cette affaire.
Cependant, les avocats représentant le Rwanda ont cherché à bloquer la procédure en contestant la recevabilité de plusieurs documents soumis par la RDC. Parmi les objections soulevées figuraient le rejet de certains dossiers rédigés en français, notamment les procurations des avocats et les rapports des Nations Unies.
"Les avocats du Rwanda étaient manifestement préparés à bloquer la procédure. Leurs lignes principales de défense étaient notamment le rejet de tous les dossiers en français, y compris la procuration des avocats et les rapports des Nations Unies qui confirment la présence militaire du Rwanda en RDC", a expliqué Maître Mbemba Kabuya Samuel, avocat de la RDC, lors d'une conférence de presse après l'audience.
Cette tentative de contestation par le Rwanda a été perçue par les représentants congolais comme une manœuvre pour retarder le procès. Néanmoins, les avocats de la RDC restent confiants, estimant que les preuves contre le Rwanda sont solides et que l’impartialité des juges permettra un examen équitable des faits.
Ce procès est particulièrement important dans le contexte des relations tendues entre les deux pays. Depuis plusieurs années, la RDC accuse le Rwanda de soutenir des groupes rebelles qui déstabilisent l'est du Congo. Kigali, pour sa part, a toujours nié ces allégations. Si la Cour de Justice de l'EAC devait reconnaître l’implication du Rwanda, cela pourrait avoir des conséquences diplomatiques et régionales majeures.
DKM