Escalade de la violence à Majengo : les habitants sous le choc après plusieurs nuits d'insécurité

Le quartier Majengo, dans la commune de Karisimbi, connaît une dégradation inquiétante de la sécurité depuis trois jours, perturbant une période de calme relatif. Ce répit, qui avait duré environ deux semaines, résultait à la fois des efforts des forces de sécurité et de l'implication proactive de jeunes du quartier dans la protection de leurs propres communautés. Cependant, cette situation s’est brutalement inversée.

Dans la nuit de mardi à mercredi, plusieurs tentatives d’intrusion dans des maisons et commerces ont mis à mal la tranquillité des habitants. Des affrontements armés ont éclaté entre les forces de sécurité et des bandits présumés, plongeant le quartier dans une ambiance de chaos.

"De 23 heures jusqu'à 4 heures du matin, c'était comme un champ de bataille. Les coups de feu ne s’arrêtaient pas, nous n'avons pas dormi. Entre le bruit des balles, celui des militaires et la panique générale, c’était une nuit de terreur", confie une résidente du quartier, visiblement traumatisée.

La nuit suivante a été marquée par des incidents similaires, bien que de moindre ampleur. Cette fois-ci, les agents de sécurité sont intervenus rapidement, rétablissant un semblant de calme en peu de temps.

Cette escalade survient après une décision controversée du maire de Goma, interdisant toute initiative populaire pour renforcer la sécurité. Des barricades de pierres ont été érigées dans les rues principales de Majengo, dans l’espoir d'entraver les déplacements nocturnes des criminels. La décision a été prise au moment où les habitants commençaient à espérer un changement positif, notamment après le départ de la 11e brigade "Satan 2", tristement célèbre pour ses liens avec des actes de banditisme à Gola et Nyiragongo.

Inquiets et frustrés, les habitants de Majengo demandent aux autorités provinciales du Nord-Kivu de renforcer les mesures de sécurité, particulièrement dans la commune de Karisimbi, où l'insécurité persiste malgré l'opération "Safisha Muji wa Goma" lancée par le maire de la ville.

Alors que la peur et l'incertitude s'installent dans la population, les habitants appellent à des actions immédiates pour mettre fin à cette spirale de violence et rétablir la paix dans la région.

DKM