Goma : les orphelinats à bout de souffle « Une crise silencieuse mais réelle »

Goma : les orphelinats à bout de souffle  « Une crise silencieuse mais réelle »
Photo : Samuel ABIBA/GOFM des enfants autour d'un repas offert par l’orphelinats Amour Foyer de l’espérance le 6 juillet 2025

Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, est aujourd’hui le théâtre silencieux d’un drame humanitaire de plus en plus préoccupant. Si les combats et les les accords politiques font la une, une réalité encore plus discrète se vit derrière les murs des orphelinats, où le manque de vivres, de soins et d’attention devient alarmant.

À l'orphelinat Amour Foyer de l’Espérance, fondé en 2013, 109 enfants tentent de survivre au jour le jour. « Depuis le début de l’année, la vie est devenue presque impossible. Ceux qui nous aidaient ont disparu », confie Judith Karkezi, responsable de la logistique. Dans les dortoirs étroits, les visages des enfants racontent une même histoire, la faim, la peur, et l’abandon.

Mais le cas de l’orphelinat Amour n’est pas isolé. « C’est toute la ville qui est touchée. Plusieurs orphelinats se retrouvent sans soutien. Même nourrir les enfants une fois par jour est devenu un défi », déplore un travailleur humanitaire sous couvertd’anonymat.

Dans une ville sous pression, partiellement contrôlée par les rebelles du M23, l'accès des ONG humanitaires peu garanti, les fonds tarissent, et les chaînes d’approvisionnement sont rompues. Les conséquences sont immédiates, malnutrition aiguë, maladies non traitées, interruption scolaire, et surtout, perte d’espoir.

Une crise silencieuse mais réelle

Selon nos observations et témoignages recueillis sur place, la majorité des orphelinats de Goma fonctionnent sans soutien institutionnel. Certains survivent uniquement grâce à la bonne volonté de quelques bénévoles locaux. D'autres, contraints par le manque de moyens, renvoient des enfants vers des familles d’accueil précaires ou les laissent livrés à eux-mêmes.