Goma : tracasseries routières depuis l’instauration de la mesure interdisant la circulation des motos au-delà de 18h

Goma : tracasseries routières depuis l’instauration de la mesure interdisant la circulation des motos au-delà de 18h

Depuis l’instauration de la mesure interdisant la circulation des motos après 18h en ville de Goma, la situation est devenue préoccupante pour les conducteurs de deux-roues. Nombreux sont ceux qui se trouvent confrontés à des tracasseries croissantes, mettant en péril leur sécurité et leurs droits fondamentaux.

Les motards font état d'un impact négatif significatif sur leurs activités, bien au-delà des pertes économiques attendues. "Nous savions que la mesure affecterait nos recettes, mais nous ne nous attendions pas à être victimes de tracasseries de la part de certains éléments de l'ordre", explique un motard. Un autre témoigne : "J'ai déjà été arrêté arbitrairement avant même l'heure limite, à 17h50. Nous vivons dans une insécurité constante, alors que nous devrions pouvoir nous sentir protégés par nos autorités."

De nombreux conducteurs rapportent des arrestations et des violences prématurées, qui commencent dès 17h, alors que la mesure ne devrait s'appliquer qu'à partir de 18h. Cette situation les pousse à rouler à vive allure en fin de journée pour éviter les contrôles, augmentant ainsi le risque d'accidents. "À cause de la vitesse à laquelle nous devons rouler pour éviter les contrôles, nous sommes exposés à de nombreux accidents. Personnellement, j'ai déjà été victime d'une chute causée par un autre motard qui m'a poussé", raconte un autre conducteur.

Les abus ne se limitent pas aux arrestations. Certains agents de l'ordre confisquent les motos ou exigent des paiements sous contrainte. "Dès que l’horloge indique 18h, les individus armés vous arrêtent, prennent votre argent ou votre moto. Beaucoup de motos ont déjà disparu", affirme un motard, soulignant les risques accrus de pertes pour les conducteurs.

Pour ceux qui vivent loin du centre-ville, comme à Turunga et CCLK, la situation est encore plus difficile. Ils sont contraints de rentrer en début d'après-midi pour éviter les contrôles. "À 17h, les agents viennent avec des bâtons, nous fouettent et prennent nos motos ou notre argent. La situation est intenable", déclare un résident.

Mapendo Kusudi, défenseur des droits humains à Goma, condamne ces pratiques comme étant des violations flagrantes des droits humains. "Il est important de soutenir la mesure interdisant la circulation des motos après 18h pour des raisons de sécurité, mais les abus de certains agents de l'ordre doivent cesser. Ces pratiques sont inacceptables et constituent une violation des droits de l'homme", affirme-t-il.

Il est crucial que les autorités locales prennent des mesures pour remédier à ces abus et garantir que les contrôles soient effectués de manière juste et respectueuse des droits des individus.