Namibie : qui est Netumbo Nandi-Ndaitwah, la toute première femme élue présidente ?

Namibie : qui est Netumbo Nandi-Ndaitwah, la toute première femme élue présidente ?

Le  mardi 3 décembre dernier , la Namibie a élu sa première femme présidente de la République, Netumbo Nandi-Ndaitwah, âgée de 72 ans. Issue du parti au pouvoir, elle a remporté l’élection dès le premier tour avec 57,31 % des suffrages valablement exprimés. Dans un pays où deux tiers des habitants ont moins de 30 ans, la présidente aux idées très conservatrices a promis d’attirer de nouveaux investissements.

Pendant une campagne où elle s’est évertuée à faire rimer vieillesse et sagesse, elle a notamment promis la création en cinq ans de plus de 250 000 emplois, avertissant que « le monde de l’entreprise ne peut prospérer que si la politique est stable ». Elle s’est aussi engagée à attirer des investissements « grâce à la diplomatie politique » dans ce vaste pays riche en minerais.

Une promesse qui compte alors que la Namibie compte seulement trois millions d’habitants, dont les deux tiers ont moins de 30 ans. Et quelque 46 % des 18-34 ans étaient sans emploi en 2018, selon les derniers chiffres officiels.

Très conservatrice

Fille d’un pasteur anglican, passée par la Russie lors de son exil dans les années 1970, la militante a fait ses classes au Komsomol, l’organisation de jeunesse du parti communiste soviétique. Figure de la lutte pour l’indépendance, Netumbo Nandi-Ndaitwah porte des positions conservatrices, étant notamment partisane d’une législation stricte en matière d’avortement.

Son premier opposant, le candidat du parti des Patriotes indépendants pour le changement (IPC), Panduleni Itula, arrive loin derrière avec seulement 25,50 % des voix dans cette élection qui a connu une forte participation, mais aussi de nombreux cafouillages logistiques et techniques obligeant à prolonger le scrutin de plusieurs jours. Le premier jour du vote, d’interminables files d’attente ont obligé certains électeurs à abandonner, après avoir attendu jusqu’à 12 heures.

Une élection contestée par l’opposition

Panduleni Itula, ex-dentiste et avocat de 67 ans, a dénoncé des élections chaotiques qui ont fait l’objet, selon lui, de « multiples irrégularités ». Il a indiqué qu’il entendait faire « annuler » selon « les procédures prévues » ce scrutin, « quel que soit le résultat » . L’organisation des avocats en droits humains d’Afrique australe, qui avait dépêché une mission d’observation, a rapporté « des retards délibérés dans l’arrivée des bulletins de vote ».

La Namibie, qui figure parmi les premiers fournisseurs mondiaux d’uranium, demeure, après l’Afrique du Sud, le deuxième pays le plus inégalitaire de la planète, selon la Banque mondiale. « L’abondante activité minière ne se traduit pas vraiment par une amélioration des infrastructures, ni par des opportunités d’emploi », observe l’analyste indépendante Marisa Lourenço, ce qui « alimente la frustration des jeunes ».