Présentation des criminels à Goma : une routine de la mairie, avec quel résultat ?

Présentation des criminels à Goma : une routine de la mairie, avec quel résultat ?

Chaque semaine, des bandes de criminels et de bandits armés sont présentées à la population de Goma. Dans le cadre de l'opération "Safisha Muji", initiée par les services provinciaux et urbains de sécurité, au moins 230 personnes ont été arrêtées par les forces de l'ordre et présentées à la presse par le maire de Goma, le commissaire supérieur Faustin Kamand Kapend.

Le dernier événement en date remonte au samedi 17 août 2024. Lors de cette séance devenue une routine, 16 autres bandits et présumés criminels, accusés de déstabiliser le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, ont été présentés à la presse. Ils étaient accompagnés de trois armes qu'ils utilisaient pour perturber la quiétude de la population de cette ville volcanique.

Ces criminels seraient notamment impliqués dans une fusillade survenue la semaine dernière dans le quartier Majengo, au nord de la ville de Goma, où ils ont ouvert le feu sur des personnes rassemblées pour un deuil. Le maire de Goma a également profité de l'occasion pour présenter une quantité importante de chanvre, interceptée dans certaines maisons de tolérance.

Quel résultat ?

Malgré ces arrestations et présentations, le quotidien de la population n'a guère changé. La situation sécuritaire reste la même, voire pire qu'avant le début de l'opération "Safisha Muji". Tandis que les autorités continuent de mettre en avant les efforts des forces de sécurité pour assurer la protection de la ville, Goma fait face à une insécurité croissante. 

Le jour, les criminels sont présentés à la presse, et les autorités se félicitent des mesures prises. Mais chaque nuit, les bandits sévissent dans les avenues et quartiers de Goma, rendant la sécurité une denrée rare. Certains parlent même d'un sabotage délibéré de la part des groupes de bandits opérant à Goma. L'insécurité est désormais omniprésente, même en plein jour. Chaque nuit, des coups de feu résonnent du nord au sud de la ville, et au matin, aucune autorité ne s'exprime pour éclairer la population sur la situation.