RDC : les femmes de Goma félicitent la justice d’avoir dit le droit en condamnant M. Mondo à 20ans de prison pour homicide volontaire de sa femme
Le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa-Gombe a condamné, mardi dernier l'ancien vice-ministre des hydrocarbures Moussa Mondo à 20 ans de servitude pénale et le payement d’une amende d'un million de francs congolais, soit près pour "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort" de son épouse de nationalité malgache, Alisa Khadidja.
Ce cadre du PPRD avait été jugé en procédure de flagrance. Il avait été arrêté à Kinshasa dans la nuit du 14 avril par les services de sécurité après avoir accompagné sa conjointe à l'hôpital pour des coups et blessures qu'il lui aurait infligés. Son parti l'avait suspendu temporairement pour 3 mois, avant même sa condamnation.
En réaction, les femmes de la province du Nord-Kivu disent que la justice a bien fait son travail. Ces dernières jettent des éloges unanimes à cette appellent les hommes à ne pas considérer les femmes comme leurs instruments. Certaines d’entre elles exigent que soit revue en hausse la somme de l’amande.
Cette décision a été accueillie avec enthousiasme par les femmes leaders et certaines organisations féminines de la province du Nord-Kivu. Ce qui marque une étape importante dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
« Nous savons que l'effet de donner volontairement la mort à autrui, c'est un meurtre. Je pense même qu'avec le droit congolais, le meurtre est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à 30 ans de prison. Mais le meurtre avec préméditation est quant à lui passible d'une conclusion criminelle à perpétuité, qui est considéré comme un meurtre avec circonstances aggravantes » a dit Joella Sambo, une activiste des droits humains.
De son coté, Madeleine Sanga de la Coalition de femmes défenseuses des droits humains –(CFDDH) assure que que le mieux serait qu’il soit condamné à perpétuité. « Personnellement, je suis en train de saluer la diligence avec laquelle ce dossier a été traité, car une fois la justice saisie, M. Mondo a été jugé et condamné de 20 ans de servitude pénale et une amende de 365$ lui a été demandée. Et pour nous, c'est déjà une bonne chose. Dire si la vraie justice a été faite ou pas, de mon point de vue, je m'abstiens à apporter trop de commentaires là-dessus, car selon moi, je pense qu'aucune amende, aucune peine n'est comparable à la vie humaine » a-t-elle fait savoir.
Une decision soutenue aussi par Nelly Kyeya Katungu et Juliette Bulenda, des femmes activistes évoluant dans la ville de Goma. De vives voix, ces femmes qui encouragent l’engagement continu des organisations de défense des droits des femmes à soutenir les victimes et à œuvrer ensemble pour un monde où chaque femme peut vivre en sécurité et dans la dignité appellent aussi leur semblables à dénoncer tout acte de violence avant que le pire n’arrive.