Calme précaire à Goma après une matinée de protestations contre la montée de la criminalité
Après une matinée marquée par des manifestations intenses et des troubles sociaux, la ville de Goma a connu un retour timide à la normale en début d’après-midi, ce lundi 12 août. Les manifestations avaient éclaté en réponse à la montée inquiétante de la criminalité dans le Nord-Kivu et le territoire de Nyiragongo.
L’activité commerciale et la circulation ont repris lentement, mais les habitants demeurent méfiants. La ville, qui souffre depuis plus d’un an de violences répétées et d’une insécurité croissante, reste sous haute tension.
"Nous avons dû rester confinés chez nous toute la matinée par crainte d’être touchés par des balles. Bien que la situation semble s’être calmée, nous sommes préoccupés par la nuit à venir. La sécurité semble toujours insuffisante malgré les efforts des autorités", a déclaré Bernadette Nabandu, 43 ans, du quartier Majengo.
Les perturbations de la journée ont également eu des conséquences économiques graves pour de nombreux résidents qui dépendent de leurs revenus quotidiens. La perturbation de leurs activités a entraîné un déséquilibre financier, aggravant encore leur situation déjà précaire. Ils espèrent que ces manifestations inciteront les autorités à agir plus efficacement pour améliorer la sécurité dans un contexte de conflit persistant.
"Je suis dans l’incapacité de nourrir mes enfants aujourd’hui parce que je n’ai pas pu travailler. Depuis l’arrivée du M23, il est devenu difficile de mettre de l’argent de côté. Nous saluons les efforts des jeunes qui ont exprimé notre frustration face à l’insécurité, malgré les problèmes au sein des FARDC", a ajouté un autre habitant.
Le maire, depuis son arrivée, a tenté diverses mesures pour rétablir la sécurité. Cependant, l’insécurité persiste, soulevant des questions sur l’efficacité des stratégies mises en place, malgré l’état de siège, supposé offrir une solution aux défis sécuritaires de la région depuis des décennies.
Diddy MASTAKI