Guerre dans l'est de la RDC : 31 militaires poursuivis par la justice pour des infractions « graves »
Ouverture ce mercredi 3 juillet 2024, à Alimbongo, dans le territoire de Lubero en province du Nord-Kivu, d’une audience foraine marquant le début du procès de 31 militaires.
Ces soldats, parmi lesquels deux capitaines et trois femmes dépendante des militaires, ainsi que quelques civils, sont poursuivis par le tribunal militaire pour des faits de "fuite devant l'ennemi, dissipation des munitions de guerre, extorsion et violation des consignes", comme le précise le Lieutenant Mbuyi Kalonji, porte-parole des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) pour le front Nord.
Les accusations qui pèsent sur ces militaires sont graves et concernent leur comportement lors des affrontements qui ont eu lieu à Matembe et Kaseghe le 2 juillet 2024 entre les forces loyalistes et les rebelles du M23. Des sources militaires renseignent que les prévenus ont abandonné leur poste face à l'ennemi, un acte qui est sévèrement sanctionné en temps de guerre en raison du danger qu'il représente pour leurs camarades et la mission en cours.
En plus de cette fuite, ils sont accusés d'avoir dissipé des munitions de guerre, une ressource cruciale dans ce contexte de conflit, et d'avoir commis des actes d'extorsion contre des civils, violant ainsi les consignes et l'éthique militaire.
Ce procès revêt une importance particulière car il témoigne de la volonté des autorités congolaises de maintenir la discipline au sein des forces armées et de sanctionner sévèrement toute forme de déviance. La tenue de ce tribunal militaire en audience foraine à Alimbongo, en plein cœur du territoire touché par les combats, montre également l'engagement des FARDC à rendre justice de manière visible et directe pour les populations locales souvent prises entre les feux des différents belligérants.
Les observateurs attendent avec attention le verdict de ce procès, espérant qu'il contribuera à restaurer la confiance entre les forces armées et les civils et à renforcer l'efficacité des opérations militaires dans cette région où la situation sécuritaire est volatile.