Violence à Butembo : une attaque sur un convoi humanitaire choque la ville

Butembo, une ville du Nord-Kivu, République Démocratique du Congo, vit sous une ombre grandissante d'insécurité. Dans la nuit du dimanche au lundi 1er juillet, un convoi humanitaire de l'ONG TEAR FUND a été attaqué, un acte barbare qui a suscité l'indignation générale. 

Le convoi, en provenance de Lubero et se dirigeant vers Beni, a été intercepté vers 22 heures par des jeunes en « patrouille de vigilance » dans le quartier de Ngingi, commune de Mususa. Les passagers ont été forcés de sortir de leurs véhicules et fouillés un par un. 

Aux alentours de minuit, la situation a dégénéré : trois membres de l’équipage ont été tués et brûlés, et cinq véhicules Land Cruiser ainsi que cinq motos AG ont été incendiés. Les corps des victimes sont restés sur les lieux du drame toute la journée de lundi, tandis que les services de sécurité attribuent cette violence à des rumeurs infondées accusant l'ONG de collaborer avec les rebelles du M23. 

Indignation et Appels au Calme 

Le maire de Butembo, le commissaire supérieur principal Mowa Baeki-Telly Roger, a qualifié ces actes d'« inhumains ». « Ce qui s’est passé à Kiviriviri et à la paroisse Bane est tout simplement inacceptable. Ôter la vie de cette manière est inhumain », a-t-il déclaré, exhortant les habitants à rester calmes. 

De son côté, Mathe Saanane, président de la société civile de Butembo, a également condamné les violences excessives perpétrées par les jeunes en patrouille. Bien que ces patrouilles visent à prévenir l'infiltration du M23, elles ont sombré dans une violence incontrôlée et une justice populaire inacceptable. Saanane a appelé à une réévaluation de ces initiatives pour prévenir de futurs dérapages. 

L'occupation de Kanyabayonga, à une centaine de kilomètres de Butembo, par le M23 soutenu par le Rwanda, a exacerbé les tensions dans la région. Samedi 29 juillet, des rumeurs de la présence de combattants du M23 dans un hôtel local ont déclenché une émeute, entraînant la mort de deux personnes, plusieurs blessés, et le saccage de l'Hôtel Believe ainsi que le vol de motos.