Guerre dans l'Est : Kaja Kallas appelle le Rwanda et le M23 à respecter l'intégrité territoriale de la RDC
Guerre dans l'Est : Kaja Kallas appelle le Rwanda et le M23 à respecter l'intégrité territoriale de la RDC

Dans un message publié sur son compte X (anciennement Twitter), présidente du Conseil de l'Union européenne et Première ministre estonienne, Kaja Kallas, a exprimé son inquiétude face à la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC). Elle a réaffirmé la nécessité pour le M23 et son supposé soutien rwandais de respecter l’intégrité territoriale congolaise, de stopper leurs avancées militaires et de se retirer des territoires occupés lors de la rencontre avec le ministre des affaires étrangères du Rwanda mardi 10 février 2025 a Bruxelles.
Cette déclaration fait suite à une rencontre entre Kaja Kallas et Olivier Nduhungirehe, ambassadeur du Rwanda aux Pays-Bas. « J’ai réaffirmé que le M23/Rwanda doit respecter l’intégrité territoriale de la RDC, arrêter ses avancées et se retirer des territoires occupés », a-t-elle déclaré, insistant sur la nécessité d’un retour aux négociations dans le cadre des processus de paix régionaux en cours.
L’Est de la RDC est en proie à des violences accrues, notamment dans la province du Nord-Kivu, où les combats entre l’armée congolaise (FARDC) et les rebelles du M23 se sont intensifiés. Le gouvernement congolais accuse ouvertement le Rwanda de soutenir le groupe armé, une accusation corroborée par plusieurs rapports d’experts de l’ONU. Kigali, de son côté, rejette ces allégations et accuse Kinshasa de collaborer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hostile au régime rwandais.
Malgré les efforts diplomatiques entrepris à travers les processus de paix de Nairobi et de Luanda, les tensions restent vives entre les deux voisins. Les tentatives de médiation, notamment sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), peinent à produire des résultats concrets.
L’intervention de Kaja Kallas s’ajoute aux multiples appels de la communauté internationale en faveur d’une désescalade du conflit. Plusieurs partenaires étrangers, dont les Nations unies, l’Union européenne et les États-Unis, exhortent le Rwanda et la RDC à privilégier la voie diplomatique pour mettre fin aux hostilités.
Dans son message, la Première ministre estonienne insiste sur la nécessité d’un dialogue inclusif : « Le Rwanda et la RDC doivent revenir à la table des négociations dans le cadre des processus de paix en cours dans la région », a-t-elle ajouté.
Toutefois, alors que les combats persistent et que des milliers de civils continuent d’être déplacés par les violences, la question demeure : ces appels internationaux seront-ils suivis d’effets concrets ? Le gouvernement congolais maintiendra-t-il sa position ferme contre Kigali ? Et surtout, quelles seront les prochaines initiatives pour restaurer une paix durable dans la région ?
L’évolution de la situation sur le terrain et les réactions des acteurs concernés détermineront l’issue de cette crise aux répercussions humanitaires et politiques majeures.
DKM