Ituri : une hécatombe dans la prison de Mambasa inquiète la société civile, 47 décès enregistrés depuis janvier 2024

Ituri : une hécatombe dans la prison de Mambasa inquiète la société civile, 47 décès enregistrés depuis janvier 2024

Les conditions de détention dans la prison de Mambasa, en province de l’Ituri, suscitent une vive inquiétude. Depuis janvier 2024, au moins 47 détenus y ont perdu la vie, selon un bilan alarmant dressé par Maître Jospin Paluku Mbowa, coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) dans le territoire de Mambasa en province de l'Ituri.

Le dernier décès en date est celui de Jean Bahati Baraka, un jeune homme de 22 ans, survenu le lundi 25 novembre 2024. Selon les explications fournies par la NSCC, le jeune détenu avait été transféré à l’hôpital général de Mambasa pour des soins, où il a succombé deux semaines plus tard.

« Nous présentons nos condoléances les plus sincères à sa famille, ici à Mambasa », a déclaré Maître Paluku, tout en déplorant les manquements graves dans le suivi des prisonniers malades.

Une gestion défaillante pointée du doigt

La Nouvelle Société Civile Congolaise appelle à une gestion plus rigoureuse des détenus malades transférés à l’hôpital. Selon Maître Paluku, sur les 47 détenus transférés depuis le début de l’année, aucun n’est retourné en vie à la prison. Ce chiffre n’inclut même pas ceux qui meurent directement dans les cellules insalubres.

L'organisation interpelle également le personnel médical de l’hôpital général de Mambasa pour qu’il assure un traitement équitable et humanitaire à tous les patients, y compris les prisonniers. « Le fait qu’ils ne payent pas de factures ne justifie en rien un traitement négligent », a-t-il martelé.

Ces décès successifs témoignent d’une crise profonde dans le système carcéral à Mambasa, où des conditions inhumaines, combinées à un accès limité aux soins de santé, font des ravages. La NSCC exhorte les autorités pénitentiaires et sanitaires à prendre des mesures urgentes pour éviter d’autres pertes humaines et restaurer la dignité des détenus.

Cette situation tragique rappelle l’importance de garantir un minimum de droits fondamentaux, même pour les personnes incarcérées, conformément aux engagements internationaux de la République démocratique du Congo.

DKM